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jean-yves le gallou - Page 70

  • La revue de presse d'un esprit libre... (23)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Le dimanche 26 février Alain Finkielkraut analyse l’affaire Mehdi Meklat et la complaisance du milieu journalistique (qui ne veut pas voir ce qu’il voit)  vis à vis de ce jeune homme de banlieue dont le double éventé twittait avec rage des propos machos, racistes et homophobes que les formatés du Monde et de Libé n’auraient pas manqué de dénoncer si leur auteur n’ avait été qu’un misérable souchien. Mais voilà: il était devenu le chouchou des média et l’étendard flamboyant d’une duplicité qui ne veut plus « mettre la plume dans la plaie » selon le mot d’Albert Londres. Décidément, à l’ère du soupçon universel certains s’en sortent immaculés.
     
     
     
    Jean-Yves Le Gallou avec son compère Hervé Grandchamp présentent un nouveau numéro de leur émission hebdomadaire « I-Média ». Gaillardement menée, elle offre notamment un tour complet de l’affaire Mehdi Meklat.
     
     
     
    Le « comité Orwell » publie un entretien avec Jean-Claude Michéa où le philosophe répond aux questions d’Alexandre Devecchio. Il répond sur ses rapports avec l’oeuvre de George Orwell.
     
     
     
    Quatrième épisode des conversations entre Alain de Benoist et Paul-Marie Coûteaux. De Benoist s’exprime successivement sur sa critique de l’immigration qui ne sombre jamais dans la xénophobie. Il éreinte le cosmopolitisme ambiant qui se réclame d’un Autre tout en le pensant comme un Même. Il souligne la confusion entourant l’islam opposé aux « racines chrétiennes » de l’Europe, alors qu’en toute bonne logique le terme de racine renvoie à ce qu’il y a de plus ancien. Il rend de ce point de vue un vibrant hommage à l’indo-européanisant Georges Dumézil qui fut son ami et explique que la Grèce étant le lieu d’origine de la philosophie et de la tragédie il ne peut qu’y être sensible. Répondant à une question de Coûteaux il opère avec rigueur une distinction spenglérienne entre culture et civilisation. Il tance la définition de l’Europe comme « ouverte à l’ouverture » (Finkielkraut) ce qui est une manière de ne plus se soucier de savoir ce qu’elle est. Il reproche à l’Union Européenne d’avoir totalement discrédité l’idée même d’Europe. Il répète que l’identité loin d’être ce qui ne change jamais est ce qui nous permet de demeurer nous mêmes en changeant sans cesse. En l’état, il affirme que l’identité n’est pas une essence mais bien une substance et pour ce qui concerne l’identité européenne il constate que cette substance se découvre essentiellement dans la philosophie critique et la dangereuse notion d’objectivité qu’on ne trouve nulle par ailleurs sur les autres continents. Il revient pour finir sur l’aventure du Figaro-Magazine et la progressive « orléanisation » de la droite qui l’amène à refuser dorénavant d’en revêtir l’habit chamarré.
     
     
     
    Iurie Rosca, journaliste et ancien vice-premier ministre de Moldavie, livre dans cet entretien fort intéressant son bilan des 25 dernières années du régime libéral de son pays. 25 années durant lesquelles les moldaves, enthousiastes au début, ont perdu toutes leurs illusions sur un système qui les a appauvri et qui n’a su remplir aucune de ses promesses. Comme Soljénitsyne il affirme que le communisme et le capitalisme représentent deux visions mortifières du monde et met en cause, outre la société de marché, les oligarchies financières tant européennes qu’américaines associées aux industries de manipulation émanant du « philanthrope » George Soros. À l’encontre du paradigme libéral il plaide pour un retour du politique axé sur les valeurs conservatrices et la souverainetés identitaires en Europe. Enfin, il cite comme référence Alexandre Douguine et Alain de Benoist qui seront les invités d’un grand colloque à Chinisau en mai prochain.
     
     
     
    Pareil à Shelob ? Pour en savoir plus sur ce bienfaiteur de l’humanité qu’est George Soros, voici un article découpé en deux volets de Giampaolo Rossi pour le quotidien Il Giornale. Pour notre part nous attendons avec impatience que la lumière d’Earendil se déverse enfin sur ce marionnétiste  ploutocrate.
     
     
    La suite renvoie au site Dreuz-info qui interprète les différentes initiatives de Soros comme relevant de « la gauche ». Nous ne faisons pas, pour notre part, la même exégèse du matériel collationné, qui de toute évidence indique une volonté de semer ce chaos providentiel nécessaire aux yeux de certains intérêts néo-libéraux qui adoptent aussi bien la défroque de gauche que le déguisement de droite pour parvenir à leurs fins.
     
     
     
    Réflexions pertinentes sur les sondages par Alain de Benoist.
     
     
     
    « L’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne » publie sur « La Morsure des dieux » de Cheyenne-Marie Carron une excellente critique de l’abbé Guillaume de Tanouärn.
     
     
     
    Breizh-info a interrogé Cheyenne-Marie Carron sur la signification de son film. Elle déclare dans cet entretien : « Cette réconciliation entre Païens et Chrétiens semble en troubler plus d’un… pour moi, la mémoire spirituelle des peuples Européens se joue là… ».
     
     
     
    Bras de fer entre la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) partisane, au nom de la compétitivité, d’une agriculture industrielle et les associations environnementales. Enjeu : la carte des cours d’eau de France dont le puissant syndicat (et la plupart des chambres d’agriculture qu’il contrôle) entend « déclasser » le plus grand nombre possible de ruisseaux afin de permettre aux agro-industriels de polluer des zones jusque là indemnes car protégés par l’interdiction des épandages de pesticides et de travaux sur leurs abords. Ainsi suffit-il de reclasser ce qui était naguère défini comme un cours d’eau en fossé, ravine ou thalweg et le tour est joué. Périrons-nous au nom de la sainte croissance ?
     
     
     
    L’avocat Régis de Castenau, défenseur des libertés publiques, qui n’est pas le moins du monde « lepeniste » donne ici raison à Marine Le Pen de se soustraire aux procédures auxquelles le pouvoir entend la soumettre (et que s’empressent de talonner les apparatchiks des médias) et il explique pourquoi. De même démontre-t-il que les fonctionnaires qui se sentiraient visés par son discours de Nantes auraient tout à fait tort puisque celle-ci ne pointait que les ordres manifestement illégaux qu’ils pourraient être amenés à suivre à l’instigation d’un pouvoir aux abois. Exposé limpide.
     
     
     
    Affirmant qu’un homme politique doit être jugé sur sa capacité à résoudre les maux dont souffre notre pays plutôt que sur son intégrité morale Bruno Mégret regrette que l’exigence de transparence des leaders en fasse des captifs des médias et de la justice. Le politique conclue-t-il n’est pas de l’ordre de la morale. Juste réflexion qui n’est pas sans évoquer Julien Freund.
     
     
     
    La Révolution Conservatrice vue par Georges Feltin Tracol, un doctorant en histoire qui travaille sur la réception de la RC en France présenté sous le nom de Thierry et Monsieur K. Émission très intéressante, illustrée du beau chant de lansquenets « Landsknecht Sang » . La critique amicale d’Éléments suspecté de trouble voisinage avec le mensuel Causeur est superfétatoire dans ce registre. Production d’Orage d’acier.
     
     
     
    Le site « Fragments sur le temps présent » fait paraitre la version complète d’un article de Jean-Yves Camus paru originellement dans le quotidien suisse « Le Temps » : « La révolution conservatrice inclut tout et son contraire ». Quelques réflexions élémentaires portant sur les mauvais usages de ce syntagme.
     
     
     
    Jacques Sapir, Élisabeth Lévy (directrice de « Causeur »), et Olivier Berruyer (animateur du site « Les crises ») s’en prennent au Décodex du Monde qui s’est arrogé un droit de police sur les opinions exprimées sur le net en triant le bon grain de l’ivraie. Les bons journalistes « objectifs » et la tribu de méchants idéologues. La presse mainstream qui a de moins en moins de lecteurs stigmatise les sites alternatifs qui en rassemblent toujours plus. Ce faisant elle agit comme une nouvelle gendarmerie sacrée qui met à l’index les convictions qui lui déplaisent. Mais qui évaluera les évaluateurs subventionnés, ces éternels donneurs de leçons ? On trouvera par ailleurs sur le site « Les crises » nombre de critiques bien informés sur le candidat Emmanuel Macron qui n’ont pas, elles, la prétention à une pure objectivité que l’on ne trouve nulle part.
     
     
     
    Dans le meilleur des mondes Jean-Michel Aphatie est un prince qui peut se permettre de révéler publiquement le fond de son discours subliminal. On s’aperçoit alors qu’il est très performatif et fâcheusement orienté. Décryptage d’Ingrid Riocreux.
     
     
     
    Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste était samedi dernier l’invité de Laurent Ruquier dans son émission « On est pas couché ». Il y fut une victime toute désignée d’un P.A.F. bobocratique, sûr de lui et dominateur. Un traitement que ne risque pas d’endurer Charles Robin, ex camarade de lutte de Poutou que sa critique du libéralisme comme « fait social total » a éloigné des fallacieux ennemis du capitalisme comme le montre son « Itinéraire d’un gauchiste repenti » (Krisis).
     
     
     
    Sur le dernier livre de Vincent Coussedière « Fin de partie, requiem pour l’élection présidentielle » (parution le 2 mars) une très brève critique sur boulevard Voltaire.
     
     
     
    Nous évoquions dans notre dernière revue de presse la dévitalisation des centres villes dans la France périphérique qu’un ensemble de cartes publié par France culture rend parfaitement clair et contribue à en désigner les causes.
     
     

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  • Feu sur la désinformation... (126)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Docteur Meklat, Mister Deschamp, la chute d'une icône
      Quand l’icône des banlieues montre son vrai visage. Le "rebelle" du système Mehdi Meklat, journaliste pour le site d’information Bondy Blog, s’est fait prendre la main dans le tweet. L’individu a été rattrapé par son passé : Tweets anti-français, attaques contre les homosexuels et les juifs, le trublion banlieusard était finalement bien loin de l’image qu’on lui prêtait. Des soutiens sont venus à son secours : Pascale Clark, Christiane Taubira, Claude Askolovitch…. Quand une icône des banlieues tombe, c’est la machine médiatico-bobo qui s’enraye.
    • 2 : Le zapping d’I-média
      « Faisons un cauchemar ensemble, imaginons que la pensée dominante est désormais détenue par les aboyeurs d’aujourd’hui, ceux qui tirent gloire d’avoir un prénom français […], les trumpistes casaniers du dimanche… » c’est le lancement ubuesque de l’entretien de Gauthier Rybinsky sur France 24. France 24, la chaine censée représenter la France à l’étranger.
      Sur France Inter, Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement en marche accuse Russia Today (RT) et Sputnik News d’avoir relayé de fausses informations sur Emmanuel Macron. Manque de chance, la source de ces informations relayées n’était autre que le site « Le Vent se lève », un site d’extrême gauche qui combat la réinformation.

    • 3 : Médias / Trump, la séquence Suédoise
      « Trump invente un attentat en Suède ! » c’est le titre du journal le Monde du dimanche 19 février. Le hic ? Le président américain n’a pas prononcé le mot attentat dans son discours. Quand les médias font du « fake news » et inventent l’utilisation d’un mot pour servir leur propagande.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Marine Le Pen refuse de se voiler au Liban ? La presse condamne le geste : A Rome fait comme les Romains. Michèle Obama refuse de se voiler en Arabie Saoudite ? Approbation générale de la presse. C’est la triste illustration du deux poids, deux mesures.
    • 5 : « Viol » de Théo Partout, agression de Marin nulle part
      Affaire Théo : Les médias s’emballent encore et toujours. Pour les médias, le viol est le fait incriminé. Une presse qui reste aveugle sur le rapport de l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) qui qualifie l’acte de « violence volontaire », conclusion du constat évident « du caractère non intentionnel du geste du fonctionnaire ».
      L’affaire Théo cache l’acte courageux de Marin, un jeune Lyonnais battu pour avoir voulu défendre un couple qui s’embrassait. Marin qui sort handicapé après 6 mois de coma.

     

                                         

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  • Feu sur la désinformation... (125)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé, et cette semaine de Michel Geoffroy.

    Au sommaire :

    • 1 : Emeutes à Bobigny : Flics ou voyous ?
      Quand la presse prend parti pour la racaille : « Incidents à Bobigny » voilà comment France Info désigne les scènes d’émeutes du 11 février à Bobigny. La violence et les dégradations ont été occultées par les médias. Mohamed Mezarai, journaliste au Bondy blog ira même jusqu’à déclarer lors d’un duplex sur BFMTV « l’ambiance est conviviale et pacifique » alors qu’une épaisse fumée noire s’élève juste derrière lui.
      Les responsables de ces violences ? Des policiers racistes qui attisent la haine.
    • 2 : Le zapping d’I-média
      « France inter est-elle une radio de bobos sectaires » ? C’est la question posée à Patrick Cohen dans l’émission C dans l’air diffusée sur France 5. Le rédacteur en chef de la matinale de France Inter répond par un simple « Je…. Je ne sais pas » béat.
      Quand Fabienne Sintes veut se servir de la liturgie catholique pour critiquer François Fillon. Le candidat des républicains a assisté à la messe et a entendu un évangile de Saint Mathieu évoquant « des dettes ». Pour la journaliste de France Info, c’est une évidence, le prêtre vise François Fillon

    • 3 : Immigration le retour des surdiplômés
      « Les migrants seraient plus diplômés que les français ». La presse se fait écho d’une étude de l’INED : Place à la confusion entre immigration européenne, et extra européenne. Bobard pour le journal 20 Minutes qui illustre le sujet avec des migrants de Calais. Dans les médias, c’est le grand retour des « chances pour la France ».
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Hélène Bekmezian du journal Le Monde se plaint d’un sondage publié sur le site de Valeurs actuelles, c’est le coup de l’arroseur arrosé.
    • 5 : Rendez le service public aux français
      Le service public audiovisuel toujours trop partisan ? Le collectif d’usager des médias CUSPA demande une meilleure pluralité d’opinions sur les écrans et lance une pétition en ligne. Tv libertés, causeur et l’hebdomadaire Valeurs actuelles ont pris part à cette pétition.
      lien vers la pétition :
      https://www.change.org/p/c-u-s-p-a-r%...

     

                                          

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  • Feu sur la désinformation... (124)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Décodex du Monde : la mise à l’index
      Le monde ressuscite l’index : Décodex, la base de données qui indique les « bons » sites d’information. Vert, orange, rouge, le monde prétend classer les sites d’information en fonction de la véracité de l’information publiée. Mais en réalité ce "label" est d'abord défini par une lecture politique et idéologique. Elisabeth Lévy souligne dans Causeur que le site fdesouche, est classé en orange alors qu’il ne publie que des informations puisées dans des médias classés en vert, ainsi « une information casher dans le Parisien devient immangeable chez fdesouche ».
      Bienvenue dans l’internet certifié « Le Monde ».
    • 2 : Le zapping d’I-média
      Emballement dans l’affaire d’Aulnay-sous-Bois. Le couperet médiatique est tombé avant le prononcé de la justice : Théo a été violé, et les policiers sont coupables. Le 9 février l’Inspection Générale de la Police Nationale, l’IGPN, publie ses premières conclusions : il n’y a pas de viol.

    • 3 : La Dépêche, Midi Libre, l’Indépendant , la Presse Baylet sans indépendance!
      Inversion accusatoire dans la presse Baylet : Quand la socialiste Carole Delga arrache un micro à un élu au Conseil régional d’Occitanie, on accuse ...le Front national de provoquer un incident. Le Midi Libre va même encore plus loin : Carole Delga n’a pas arraché de micro, mais « tenté en vain de faire stopper les élus frontistes ». Quant au Front National, il a obtenu « ce qu’il souhaitait : un coup d’éclat »
      Dans le midi, Baylet tient sa presse en laisse.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Et de 20 !!!! En 1 an Emmanuel Macron a fait 20 Unes d’hebdomadaire : Paris Match, le Point, l’Obs, l’Express, Challenge. Quand la presse se mute en marchand d’un seul et unique candidat.
    • 5 : Yann Barthès et Hugo Clément, bobardeurs de l’année
      Yann Barthès et Hugo Clément sont les grands vainqueurs des 8èmes Bobards d’or. Retour sur la cérémonie qui dénonce les mensonges médiatiques.

                                                         

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  • Emmanuel Macron, le candidat de l'hyperclasse...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia et initialement publié dans le mensuel Monde & Vie. Il y évoque le cas Macron...

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    Emmanuel Macron : la revanche de l’Upper class?

    Vous pensez que la montée dans les sondages d’Emmanuel Macron est un phénomène extraordinaire ?

    Je dirais que c’est un paradoxe. Si l’on regarde les grands événements qui ont jalonné l’année dernière, le Brexit en Grande-Bretagne, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et même, en France, la défaite d’Alain (« Ali ») Juppé à la primaire de la droite, on découvre très vite un point commun : les opinions soutenues par les grands médias ont été défaites par des campagnes en provenance des réseaux alternatifs. Face à ces trois faits, le succès de la candidature de Macron ressemble à un démenti, qui signifierait une sorte de revanche pour l’Upper class mondialisée, dont les grands médias dépendent financièrement. Au lieu d’assister au duel attendu pour le deuxième tour entre Marine Le Pen et le candidat républicain (François Fillon en la circonstance), on va assister dès le premier tour à une polarisation sur trois candidats : Fillon (ou son remplaçant), Macron et Le Pen. Les autres candidats seront d’emblée victimes du « vote utile », que ce soient Dupont-Aignan, Bayrou s’il se présentait, mais aussi, dans une moindre mesure, Mélenchon et même le candidat socialiste issu de la primaire de la gauche, Hamon. Il y a fort à parier que ce dernier sera pressé par les médias de se retirer, pour laisser gagner Macron. Si, ensuite, le choix est donné entre un candidat réactionnaire et « chrétien » (Fillon) et le candidat Front national, Macron voit ses chances se multiplier encore dans ce contexte.

    Qui sont les électeurs potentiels d’Emmanuel Macron ?

    Il peut recueillir des majorités en centre-ville, dans les banlieues, les minorités, et du côté d’une sorte de Marais idéologique rassuré par la perspective du statu quo. D’une certaine façon, c’est le retour de Terra nova, mais avec un homme nouveau, et c’est le point fondamental. Bernard Accoyer a sans doute bien compris cela lorsqu’il a lancé, en comparant Macron au candidat populiste italien : « C’est Beppe Grillo en costume Armani ». Effectivement, cette image est plutôt nouvelle. Elle fait l’unanimité aussi bien de ceux qui veulent un changement de personnel que de ceux qui ne veulent pas courir le risque de mesures fortes, voire radicales.

    Et pourtant Emmanuel Macron n’a pas de programme précis ?

    Il n’a pas de programme mais il est programmé. Je veux dire que son discours est programmé. Il emploie des formules qui sont tout sauf spontanées. Il utilise les méthodes d’analyse et de stratégie politiques encore inédites en France. Grâce au porte-à-porte, il a obtenu des milliers de témoignages sur les grands sujets de notre société et la machine analyse ce corpus, qui fait des dizaines de milliers de pages. Il y avait 4000 volontaires (?)« en marche » dans 6200 quartiers présélectionnés, avec une appli qui recueillait les réponses à des questions simples : « Qu’est-ce qui marche en France ? », « Qu’est-ce qui ne marche pas ? ». Ces méthodes ont été testées aux Etats-Unis lors des campagnes d’Obama. Elles arrivent en France et permettent au candidat qui les utilise de dire… ce que les gens ont envie d’entendre. Il suffit d’un moteur de recherche qui isole et compte les sujets, la manière (positive ou négative) de les aborder, les formules qui reviennent, etc. Le nombre de témoignages (25.000 environ) est beaucoup plus important que dans un sondage ordinaire et les dépositions sont beaucoup plus précises et plus libres. Avec cela, on a comme une sismographie précise de l’opinion, et quand, comme le candidat Macron, on n’a pas de programme, c’est commode, tout est à disposition dans la machine pour que les électeurs puissent entendre ce qu’ils ont envie d’entendre.

    Vous avez raison : Macron n’a pas de programme, mais il a mieux : des formules qui sont tout sauf spontanées car elles sont issues, si basiques soient-elles souvent, des méthodes de stratégie et d’analyse politique qu’une petite start-up française est allée chercher aux Etats-Unis. C’est la politique par algorithmes.

    Vous employez ce terme de « basique ». Si Macron prend leur discours aux électeurs, le résultat ne doit quand même pas être folichon, excusez ce mot…

    C’est pour ça qu’il est bon, Macron ! « Folichon », intelligent, ingénieux, novateur, il n’a pas besoin de l’être : regardez le discours de Quimper, le 16 janvier dernier. Ce sont des truismes, des évidences à la portée de tous. Quand Macron évoque « la France qui se lève tôt au port de Le Guilvinec », il fait du Sarkozy. Et il continue à enfiler des perles, en penchant plutôt du côté de la rhétorique gaullienne : « Imagine-t-on Le Guilvinec ou Lorient sans leurs bateaux de pêche et leurs pêcheurs ? ». C’est De Gaulle s’écriant « Fécamp, port de mer et qui entend le rester ! ».

    Qu’apporte le candidat Macron ? Des solutions ? Jamais. La compréhension de son public : « Les agriculteurs ne demandent pas des aides. Ils disent une chose : on veut pouvoir vivre dignement de notre travail ». Merci aux algorithmes et à la start-up prestataire : voilà une formule empruntée aux électeurs et qu’on sait leur resservir toute chaude. Dans le même registre d’une complicité affichée mais qui n’engage à rien de concret : « C’est un beau mot, “paysan” : les paysans font notre pays ». La vraie question est surtout : Comment peuvent-ils en vivre ? Elle n’est pas posée. Et on se contentera pour finir d’une formule ronflante… et qui me plaît plutôt : « On peut être à la fois profondément breton, puissamment français et sincèrement européen ». Tout le monde a compris ? Tout le monde est content…

    Mais il n’y a pas que cela…

    Il y a aussi un opportunisme souple comme la jeunesse de Macron. Regardez, quand Marine Le Pen enterrait gentiment le 1er mai en en faisant un banquet républicain pour les militants, Macron est à Orléans, la ville de la Pucelle et il dit, lui, ce que Marine aurait dû dire : « Jeanne d’Arc a fendu le Système et rassemblé la France ». Avec, bien sûr, ce message subliminal : Jeanne d’Arc, c’est moi… Dans le même registre, il vient, en ministre de l’Economie, au Puy du Fou, chez Philippe de Villiers. Pas Marine Le Pen…

    On peut multiplier les exemples, et pas seulement à propos de Marine Le Pen. Il plaît, comme je vous l’ai dit, aux bobos, aux banlieues et au Marais impressionné par sa puissance médiatique. Mais il sait avoir, sinon tout un discours, du moins des attitudes adaptées aux Français enracinés voire aux conservateurs et aux identitaires. En France, dans une campagne électorale présidentielle il faut aussi savoir se placer sous la protection tutélaire de hauts lieux. A croire que le banquier Macron a lu Buisson !

    Quelle est sa feuille de route ?

    Le 24 janvier, depuis le Liban, il a déclaré qu’il obtiendrait « plus de 50% » dès le premier tour. En réalité il lui suffit de 25% pour être en deuxième position et, accédant au second tour, pour l’emporter sur Marine Le Pen.

    A vous entendre, Macron est inarrêtable ?

    Face à une telle campagne, la seule campagne possible, celle que les Français attendent, est une campagne à la Trump. Des mots crus et vrais. Pour cela, Fillon est un peu éteint. Marine souffre de la pasteurisation qu’elle s’impose à elle-même. Elle minore trop le sujet central sur lequel le FN a fait son succès : l’immigration et l’identité. Elle veut nous servir une identité light ? Qu’elle n’oublie pas que le créneau est déjà pris, par des gens qui participent à l’establishment, qui en ont le prestige, qu’elle n’a pas.

    Par ailleurs, vous employez le mot : inarrêtable. Il faut préciser que le personnage d’Emmanuel Macron n’est pas au-dessus de tout reproche. Il est tout de même curieux – cela tient du conflit d’intérêts – que l’homme avec lequel il a négocié la vente de SFR au groupe Drahi, Bernard Mourad, soit devenu l’animateur de sa campagne présidentielle. Par ailleurs, les études de stratégie politique que nous évoquions et qu’il a commanditées ne font pas partie de ses frais de campagne. Je hasarderais une question : après Bigmalion, Bigmacron ?

    Si l’on met de côté ces questions financières, comment voyez-vous le jeu électoral de la présidentielle qui vient ?

    C’est l’échiquier de Machiavel qu’on nous prépare, un jeu qui n’est pas à deux mais à trois partis, avec, pour chacun, un intérêt différent. Macron permet d’éviter le choix (vraiment cornélien pour les « Républicains ») entre un catholique affiché (si Fillon surnage) et la candidate du Front national. Il se tient officiellement sur une ligne libéralo-libertaire et immigrationniste et, pour l’instant, il a donc le soutien des grands groupes de médias, le groupe Drahi bien sûr, avec BFM TV, RMC, l’Express et Libération, le groupe Lagardère avec Match, Europe 1 et le JDD, et le consortium Pigasse-Niel-Bergé avec Le Monde, L’Obs et aussi La Vie… Je ne parle même pas du service public, qui soutient Macron. Pour l’instant, ses principaux adversaires lui font la part belle : Fillon fait marche arrière et met en avant comme son propre porte-parole le porte-parole d’Alain Juppé, Benoist Apparu, l’homme qui a fait perdre la primaire à son favori. Quant à Marine Le Pen, elle représente une ligne identitaire et anti-immigration, alors qu’elle n’est ni conservatrice ni identitaire au fond. Elle devrait mettre Philippot à l’ombre et Marion au balcon, mais le voudra-t-elle ? Quant à la gauche socialiste, elle pourrait bien sortir au-dessous du seuil des 5% qui permet le remboursement des frais de campagne. Entre Mélenchon et Macron, il n’y aura plus d’espace.

    Que doit faire chacun des trois membres de cet échiquier machiavélien ?

    Macron a intérêt à mobiliser ses électeurs tout de suite sur une thématique anti-Front. On voit déjà ressurgir les supplétifs stipendiés de Ras-le-Front et des « antifas », qui manifestement reprennent du service. Quant à Fillon (ou son remplaçant), il a intérêt à mobiliser son électorat contre Macron, qui représente « les habits neufs du président Hollande », comme dit Henri de Castries, ou plus simplement : « Hollande en pire ».

    Et Marine a-t-elle une chance de l’emporter ?

    Il faudrait des événements majeurs (attentats ?) auxquels elle apporte une réponse historique et pas « des éléments de langage ». Mais, en tout cas, elle a intérêt, elle, à cibler Fillon, qui prétend être « le seul à pouvoir battre la gauche », parce qu’il lui faut éviter le « vote utile » de la part de ses électeurs de droite ou, tout simplement, anti-socialistes, anti-Hollande.

    Jean-Yves Le Gallou (Monde et Vie, janvier 2017)

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  • Feu sur la désinformation... (122)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Marche pour la vie, médias dans le déni
      Bataille des chiffres, tentative de censure, A Paris, la « Marche pour la Vie » du 22 a bousculé la bien pensance. Les médias minorent le nombre de manifestants et mentent au sujet du délit d’entrave numérique relatif à l’IVG, un texte prétendument destiné à lutter les sites de « désinformation » sur l’avortement. Une loi liberticide soutenue par la classe médiatique. Aujourd’hui, être contre l’avortement est devenu interdit, à quand le prochain délit d’opinion ?
    • 2 : Le zapping d’I-média
      Gilbert Collard versus Laurence Ferrari : Le 22 janvier dans Punchline sur C8. Le député Front National, affirme que « l’OTAN est une structure dépassée ». La journaliste lui rétorque que l’OTAN nous protège contre l’ennemi. Mais quel ennemi ? Laurence Ferrari n’a pas su répondre.
      Plus Belle la vie est-elle un programme de gauche ? c’est la question que s’est posé le journal Le Parisien avec un dossier consacré au feuilleton de France 3. La série prône la légalisation du cannabis, le mariage homosexuel, et l’accueil des réfugiés, pourtant, le producteur de la série, Hubert Besson dément : « Plus belle la vie n’est ni de gauche ni de droite ».

    • 3 : Investiture de Trump : Bataille de chiffres, médias poubelles
      Concours du point Godwin sur Donald Trump. Le nouveau président des Etats-Unis est devenu le bouc émissaire de la presse bien-pensante. Dénigrements, censures, mensonges et calomnie ; plus rien ne les arrête !
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Emmanuel Macron accusé d’avoir utilisé l’argent de Bercy pour « des frais de bouche ». Pour Jean-Yves Le Gallou, c’est l’arbre qui cache la forêt. Mieux vaudrait s’intéresser aux liens d’Emmanuel Macron avec le groupe Drahi, aux études politiques de stratégie de la société Proxem : des études dont on ne connaît pas le moyen de financement.
    • 5 : Les Décodeurs du Monde, police de la presse
      Police de la presse, apôtres de la vérité. Les décodeurs du Monde vous présentent leur dernier né : « Vérificator ». L’outil juge le sérieux des sites d’informations. De quoi garantir la mainmise de leur propagande.

                          

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